Depuis la nuit des temps, les langues naissent, évoluent et meurent avec les sociétés dont elles dérivent. Mais leur disparition
prend aujourd’hui un rythme sans précédent, sous l’effet d’une sorte de “guerre” des langues, que la mondialisation accélère: l’immense
majorité des 6000 langues parlées actuellement dans le monde serait menacée d’extinction à court terme. La diversité linguistique est donc en danger, et avec elle un patrimoine de l’humanité: elle est le fondement de la diversité culturelle; cette dernière, à son tour, est
essentielle pour connaître et maintenir la biodiversité, affirment les spécialistes.
Dans cette “guerre” aux multiples raisons, l’anglais (au niveau mondial) et d’autres langues (au niveau régional) cherchent à s’imposer
au détriment de langues “minoritaires”, sans toujours réussir, comme le prouvent les luttes du basque en Europe et du berbère en Afrique du Nord pour assurer leur survie.
Mais la “paix des langues” reste possible à travers une coopération internationale qui vise la promotion du bilinguisme ou du trilinguisme, notamment dans l’enseignement. L’Inde, par exemple, développe un vaste programme de politique linguistique nationale; il y a aussi des initiatives venues de la base, comme celles des Shuars en Equateur, qui ont fait de la renaissance de leur langue le moteur vers la modernité.
Le cas des Zaparas, dans ce même pays latino-américain, illustre un mouvement opposé: en raison de leur mobilisation trop tardive, leur langue semble condamnée à disparaître et, avec elle, l’existence même de ce groupe. Car le sort d’une langue dépend avant tout de l’intérêt que lui portent ses propres locuteurs, soulignent certains chercheurs. Mais il faut reconnaître que, au cours du XXI e siècle, la disparition de langues “rares” pourrait s’accompagner de l’émergence de nouvelles langues métissées ou nées de la diversification de langues dominantes.
Internet: <www.unesco.org> (adapté).