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Instituto Rio Branco
Questão 1 de 1

Artisan d’une langue classique, précise et sobre, distincte du créole employé au Cap-Vert, en Guinée-Bissau et en Guinée-Equatoriale, mais cousine du portugais chaud et épicé parlé en Angola et au Brésil, Couto en revendique l’usage avec beaucoup d’humilité. « Le portugais mozambicain — ou encore, en ce moment, le portugais du Mozambique — est lui-même un lieu de conflits et d’ambiguïtés. L’adhésion mozambicaine à la lusophonie est chargée de réserves, de refus apparents, d’approbations méfiantes », expliquait-il en 2001 à l’occasion d’un discours prononcé à l’université de Faro, au Portugal. António Emílio Leite Couto, surnommé Mia lorsqu’il était enfant parce qu’il aimait les chats, affectionne les positions défavorables et les contradictions productrices de sens. Il poursuit: « Je suis un Blanc qui est africain; un athée non pratiquant; un poète qui écrit en prose; un homme qui a un nom de femme; un scientifique qui a peu de certitudes sur la science; un écrivain en terre d’oralité. » (...) « J’appartiens à une tribu quasiment éteinte. Nous sommes aujourd’hui deux à trois mille. » A la lecture de son oeuvre, on comprend que ces considérations ethniques lui importent peu, car pour lui « chaque homme est une race », et c’est sans doute là son unique doctrine politique. (...)

 

En 1975, plus de 80% des habitants ne parlaient pas le portugais; ils seraient encore 60% aujourd’hui. En songeant à la proximité de l’Afrique du Sud, du Zimbabwe, de la Zambie et de la Tanzanie anglophones, les responsables du Front de libération du Mozambique (Frelimo) avaient été tentés d’adopter l’anglais comme langue officielle pour effacer toute trace de la présence portugaise. Lors du premier congrès du mouvement nationaliste, en 1962, cette question fut débattue. La décision (rédigée en anglais...) de faire du portugais un véhicule de communication entre les diverses ethnies et une langue d’unification du pays signa la transformation revendiquée d’un instrument de domination coloniale en son contraire. « Le portugais a été adopté non pas comme un héritage, mais comme le plus important trophée de guerre », observe Couto, faisant écho au mot fameux de l’écrivain algérien Kateb Yacine: « La langue française a été et reste un butin de guerre. » C’est ainsi que « le gouvernement mozambicain a plus fait pour la langue portugaise que des siècles de colonisation, pour son propre intérêt national, pour la défense de la cohésion interne, pour la construction de sa propre intériorité ». (...)

 

En 1975, quarante et une de ces langues indigènes furent reconnues « langues nationales » par la Constitution nouvelle, le portugais ayant été retenu comme « langue officielle ». (...) L’oeuvre de Couto est née dans ce champ magnétique linguistique inédit: l’idiome portugais n’est pas la langue des Mozambicains, il est la langue de la « mozambicanité ». Une utopie? Le pays en avait besoin au terme de la guerre civile, qui a duré de 1976 à 1992 et fait un million de morts. (...)

 

Accompagnant la naissance d’une nation dont il a voulu qu’elle grandisse comme un poème, Couto a entrepris de « mozambicaner » le portugais, comme Mário de Andrade et les modernistes de São Paulo l’avaient « brésilianisé » dans le premier quart du XXe siècle, afin d’inventer un imaginaire politique et littéraire autochtone. (…)

 

Avec des mots qu’il semble redécouvrir à chaque fois qu’il tape une lettre sur son clavier, cet écrivain a le don de rendre sensible la relation entre les hommes et la terre, concrets les rêves des enfants et presque supportable le poids du malheur. « J’écris pour être heureux. La poétesse portugaise Sophia de Mello Breyner racontait des histoires pour que ses enfants souffrants s’endorment. J’écris pour endormir un monde qui me paraît souffrant. Et ainsi j’invente des histoires. ».(...)

 

Sébastien Lapaque. L’interprète du Mozambique. In: Le Monde diplomatique, février 2015. (adapté).

 

En ce qui concerne le texte, jugez si le item suivant sont vrais (C) ou faux (E).

 

« s’endorment » est le présent du subjonctif du verbe s’endormir.


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