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La musique brésilienne dans la géopolitique des sons

 

La musique brésilienne évolue avec son temps. Une dizaine d'albums de musique brésilienne arrivent cet automne sur le marché européen, signe d'un regain d'intérêt occidental pour un pays qui n'a jamais cessé de se représenter en musique. Prolongeant un mouvement né il y a un peu plus de dix ans, où la tradition (samba, bossa nova, musiques nordestines...) prenait un sérieux coup d'électronique sans perdre ses structures, une nouvelle tendance ouvre la Música Popular Brasileira sur le monde.

 

À la fin des années 1950, la bossa nova avait servi de bande-son à l'intrusion de la modernité au Brésil, alors que se planifiait la construction de la futuriste Brasília. Dix ans plus tard, en pleine dictature militaire, les "tropicalistes" bahianais semaient le désordre rock et la parole sociale dans la douceur amoureuse des grands aînés João Gilberto, Tom Jobim et Vinicius de Moraes. Ils étaient cernés par le rock ado de la Jovem Guarda - les yéyés, menés par le multimillionnaire du disque Roberto Carlos.

 

En comparaison, les perturbateurs des années 2010 font montre d'une sagesse mature. Trublions bien nés, enfants des années prospères, parfois fils à papa, ils sont loin de la remise en cause radicale de la société et de la musique brésilienne opérée par les "tropicalistes" au coeur d'une dictature militaire qui, en 1968, supprimait toute liberté publique alors que paraissait Tropicalia ou Panis et Circensis, album fondateur du mouvement contestataire, où l'on trouve Gilberto Gil, Caetano Veloso, Os Mutantes et l'arrangeur Rogerio Duprat.

 

Complice en 2003 de Carlinhos Brown et d'Arnaldo Antunes pour l'expérience Tribalistas, un tube par titre, succès planétaire, Marisa Monte, 45 ans, est au centre de nombreuses ramifications novatrices. Elle est un symbole des liens de famille, naturelle ou recomposée, qui structurent la musique populaire brésilienne.

 

En 2000, Lucas Santtana publie Eletro Ben Dodô. C'est une réussite. Le sociologue et critique Hermano Vianna écrit alors que le disque permet de "repositionner la musique pop de Salvador dans la ronde océanique de l'Atlantique Noir, à laquelle tous les nouveaux batuques (rythmes) digitaux sont connectés".

 

Douze ans plus tard, O Deus que devasta mas também cura rassure les goûts de notre rive de l'Atlantique, en se promenant entre orchestre de frevo, samba, échantillonnage et rythmiques bahianaises. Il y a des beautés, mais aussi un côté robinet d'eau tiède conforme aux goûts londoniens en matière de musiques brésiliennes. L'ensemble est référencé - on y trouve par exemple une interprétation de Musico, composé par Tom Zé et Os Paralamas do Sucesso, groupe de rock qui tint le haut des classements dans les années 1980.

 

Tenter d'établir de nouveaux schémas pour la MPB ne signifie pas qu'on s'affranchisse des anciens. Au contraire. Deux exemples le prouvent. Le 14 novembre, à Las Vegas, les Latin Grammy Awards rendront hommage à Caetano Veloso, intronisé "homme de l'année", pour ses quarante-cinq ans de carrière. A soixante-dix ans révolus, ce play-boy intellectuel vient de clore une tournée accomplie avec une jeunesse de 26 ans, Maria Gadu, très classiquement bossa.

 

Chico Buarque, icône nationale, 68 ans, a publié en 2011 un Chico magnifique, qui n'est pas son meilleur, mais est impeccablement écrit et chanté. Il est sorti chez Biscoito Fino, label indépendant aux goûts artistiques certains, qui a eu la chance de récupérer des noms importants de la musique brésilienne, tels que Gilberto Gil, Simone, Maria Bethânia, que le système des multinationales ne rendait plus heureux.

 

Dans la version scénique, Na Carreira, qui vient de paraître, figure le Rap de Cálice, hommage porté "au jeune artiste" Criolo, rappeur qui s'est emparé de la chanson Cálice, composée en 1973 par Gilberto Gil et Chico Buarque - champion du double sens face à la censure, ce dernier s'était amusé à transformer Cálice en "Cale-se", "taisez-vous", chanté hargneusement par ses choristes. Criolo, 36 ans, est sans doute le plus intéressant de cette nouvelle vague brésilienne. Fils de Nordestins du Ceará venus travailler dans la métropole du sud, Criolo a grandi dans le quartier populaire de Grajaú à São Paulo. Pendant vingt ans, sous le nom de Criolo Doido (le créole fou), il fit du rap tout en étant éducateur. Puis, d'une voix à peine assurée, mais doué pour la scène, il est venu à la chanson, diffusant sur l'Internet un drôle mélange de bossa, de samba, de funk, d'afro beat nigérian, très éclectique, sur des textes détachés et philosophiques. A force de clips inventifs, le grand gaillard fut invité à chanter avec Caetano Veloso l'une de ses chansons, Não existe amor em SP, lors du trophée MTV Brasil. Et fut ainsi consacré.

 

Extrait et adapté de Le Monde.fr, du 18/10/2012.

 

Dire que Caetano Veloso « ...vient de clore une tournée accomplie avec une jeunesse de 26 ans... » signifie que le chanteur bahianais


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